Jacques-Émile Ruhlmann est né en 1879 à Paris. En 1901, après son service militaire, il retourne travailler dans l’entreprise de son père, spécialisée dans la peinture, les papiers peints et la miroiterie. Six ans plus tard, au décès de son père, il prend la direction de l’établissement familial et réoriente l’activité en créant des meubles, des tapis, des objets et des luminaires.
Dès 1910, Ruhlmann participe au Salon d’automne où il présente ses créations dans une salle à manger en rotonde. L’année suivante, il expose régulièrement au Salon des Artistes décorateurs et devient une référence dans le domaine du mobilier de luxe. Il reçoit de nombreuses demandes, notamment, du couturier Jacques Doucet qui devient un de ses premiers clients. Ensuite, Il décide de s’agrandir et d’ouvrir une agence spécialisée dans la décoration au 27 rue de Lisbonne.
Réformé car il doit assumer des responsabilités de chef de famille de 1914 à 1918, Ruhlmann continue à dessiner des meubles et à faire fonctionner son entreprise mais étant donné que presque tous les ouvriers sont mobilisés, il doit faire appel aux anciens compagnons de son père. Ruhlmann n’a pas reçu de formation d’ébéniste mais il fait preuve d’un véritable génie intuitif pour mettre au point les techniques de fabrication nécessaires à l’exécution des modèles qu’il dessine.
A la fin de la guerre, il s’associe à Félix Laurent, propriétaire comme lui, d’une entreprise de peinture en bâtiments, et ils fondent les Établissements Ruhlmann et Laurent spécialisés en peinture, miroirs, papiers peints, mobilier et décorations. Ruhlmann choisi comme assistant, son neveu Alfred Porteuneuve.
Ruhlmann qui a l’ambition d’être comme ses confrères décorateurs, meubliers et ensembliers s’entoure d’une équipe jeune, à qui il transmet sa rigueur et son goût de l’excellence. C’est à ce moment, qu’il réalise le meuble au char qui est reconnu comme étant une de ses plus grandes créations.
En 1925, il participe à l’Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes, où il fait construire un pavillon nommé l’ « Hôtel du Collectionneur » qui est incontestablement, le bâtiment le plus admiré de l’exposition.
En 1926 le Métropolitain Museum de New York fait l’acquisition de plusieurs meubles de Ruhlmann. Plusieurs musés français font de même. La même année, Ruhlmann participe au Salon d’Automne, au Salon des Artistes Décorateurs et agence le salon de thé et de musique du paquebot « Ile de France », nouveau fleuron de la Compagnie générale transatlantique.
En 1928, Il expose au salon des artistes Décorateurs, sa luxueuse chambre d’apparat qui est un triomphe pour son style unique raffinée et élégant. Dans la même idée, en 1929, il réalise des décors intérieurs et du mobilier pour le palais de l’Elysée, plusieurs ministères, des clients privés, notamment pour le maharadjah d’Indore et la famille Bettencourt.
Il participera en 1931 à l’exposition coloniale internationale de Paris au musée permanent des colonies. Ainsi, il meuble le bureau de Paul Reynaud, ministre des Colonies.
Jacques-Emile Ruhlmann s’éteint en pleine gloire le 15 novembre 1933. A son décès, selon sa volonté, le groupe Ruhlmann et Laurent est dissous.