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Jean-Claude Farhi est né en 1940 à Paris. En 1942, ses parents partent pour Nice où ils restent jusqu’en 1946 date à laquelle ils décident de partir en Colombie. Jean-Claude est élève au lycée Pasteur de Bogota. À 15 ans il rencontre un jeune artiste de cinq ans son ainé, Antonio Ascona qui lui apprend le dessin et éveille en lui une vocation naissante.
Après onze ans en Colombie, la famille Farhi revient à Nice; ne souhaitant pas poursuivre ses études, Jean-Claude travaille dans le tourisme puis dans le magasin familial, tout en suivant des cours de dessin à l’école des Beaux-Arts.
En 1959, a lieu la première exposition de ses peintures dans un café. Entre 1960 et 1962, il est mobilisé comme infirmier dans le cadre de la guerre d’Algérie; la guerre a été une expérience capitale dans la formation de sa sensibilité, de plus ses nombreux déplacements en hélicoptère lui ont fait découvrir une perspective et des angles inhabituels habituant son regard à l’abstraction.
Au cours des années 60, il réalise ses premiers « reliefs ». En 1964 et 1965 il reçoit deux années de suite, le prix de jeune peinture et sculpture décernée par l’Union Méditerranéenne pour l’Art Moderne. L’année suivante, c’est le début du succès, avec ses « Motorcolors », des objets métalliques chromés assemblés à des éléments de plexiglass moulés. Après une exposition à Paris chez Iris Clert, il est remarqué par le critique d’art Pierre Restany. La première « colonne » en plastique cristallin de Farhi date de 1968, elle a un socle en plexiglass noir et sa masse est traversée par des strates de plans colorés obliques ; elle est achetée par Philippe Durand-Ruel.
La même année, il devient l’assistant de César; parallèlement il continue ses propres créations et s’intéresse de plus en plus au polyméthacrylate de méthyle qu’il emploie pour réaliser ses « boules », ses « colonnes » et ses « disques »fabriqués par l’usine Polivar à Rome. C’est l’époque du grand boom des matières plastiques. Farhi est très fier du matériau qu’il a choisi car il a la limpidité du cristal et est thermoformable; il y intègre des tranches colorées par collage et le raccord est invisible.
En 1970 Farhi expose certaines de ses œuvres au Modern Art Museum de Munich sur l’invitation de Gunther Sachs. Dans un article paru la même année, Marc Gaillard, écrit à propos de Farhi : « le matériau […] permet une animation intérieure par l’inclusion dans la masse d’éléments colorés qui donnent à ses sculptures-totem une étrange et fabuleuse vie intérieure ». Farhi, véritable ébéniste du plastique est sollicité de toute part. De grands collectionneurs comme Liliane de Rothschild, Jacqueline Delubac, Alain Demachi ou Elie de Rothschild achètent des colonnes, Gunter Sachs demande à Farhi de réaliser l’installation de sa chambre à coucher au Palace hôtel de Saint-Moritz. Farhi réalise également quelques bijoux, une incroyable table de backgammon (déclinée en plusieurs couleurs) et des sculptures dites « à géométrie variable ».
En 1973, a lieu une rétrospective Farhi à la fondation Maeght à Saint-Paul-de-Vence qui consacre définitivement la réputation de l’artiste. En 1981, Farhi organise une exposition dans une galerie à New York. A partir de 1991, il s’oriente vers l’acier brut qu’il emploie pour réaliser des sculptures monumentales destinées à l’extérieur. Jean-Claude Farhi meurt en 2012.
