Jacques Adnet est né en 1900 à Châtillon-Coligny, en France. Sur les conseils d’un de ces professeurs il se présente en 1916 au concours de l’École des Arts décoratifs, où il entre, brillamment reçu, avec son frère jumeau Jean. Il a pour enseignants Aubert pour la décoration et Genuys pour l’architecture; l’enseignement du premier sera marquant dans l’œuvre future de Jacques Adnet. Comme il ne souhaite pas s’en tenir à la théorie, son diplôme en poche, il est engagé chez les décorateurs Tony Selmersheim et Maurice Dufrène où il apprend l’art et la technique du meuble; c’est ce dernier qu’il suit lorsqu’il est nommé directeur à « La Maîtrise » des Galeries Lafayette en 1922.
Lors de l’exposition internationale des Arts Décoratifs et industriels moderne de 1925, Jacques Adnet et son frère exposent des céramiques sur le stand de « La Maîtrise ». Ils obtiennent de nombreuses récompenses dont une médaille d’or dans la classe mobilier et une médaille d’argent dans la classe céramique. En 1927 Jacques Adnet remporte le prix Blumenthal.
En 1928 Jacques Adnet devient le directeur de la prestigieuse Compagnie des Arts Français dont la devise est « Évolution dans la tradition ». Le jeune décorateur de 28 ans souhaite donner une orientation différente à la compagnie. Même le logo créé en 1919 est redessiné dans un esprit complètement moderniste; le ton et donné. En homme de son siècle, Jaques Adnet va chercher à établir des liens entre la décoration et les nouvelles inventions que sont la photographie, le cinéma, l’électricité, la voiture ou l’avion. Il réunit au sein de son entreprise une remarquable équipe de peintres, dont Lurçat, Chagall, Dufy ou Léger, de décorateurs comme Charlotte Perriand, Francis Jourdain ou René Gabriel, mais aussi de verriers, de dinandiers et de bijoutiers, de céramistes, de ferronniers ou de sculpteurs, comme Goupy, Daurat, Bouquet, Lenoble, Poillerat, Yencesse ou les frères Giacometti - dont il édite, après la mort de Jean-Michel Frank, les œuvres d'arts décoratifs.
Le style de Jacques Adnet est caractérisé par son mariage réussi entre l'esthétique moderne et le savoir-faire traditionnel. Ses matériaux de prédilection sont le métal chromé ou nickelé, le verre à fond miroir, les dalles de verre de Saint-Gobain, le cristal de Baccarat, le parchemin, le bois laqué noir ou l’opaline.
Jacques Adnet est l’un des premiers à employer le verre et le métal lors de la fabrication d’objets, de luminaires, de meubles ou dans l'architecture, puisqu'il réalise, en collaboration avec l'architecte René Coulon, le pavillon de Saint-Gobain pour l'Exposition des Arts et Techniques de 1937.
Après ses créations modernistes des années 30 et ses somptueux meubles en bois exotiques ou en laque des années 40, Jacques Adnet crée, dans les années 50, des meubles, luminaires ou objets en métal gainé de cuir ou de skaï.
Durant plusieurs décennies il réalise des ensembles mobiliers pour des particuliers, pour des palaces de la Côte d'Azur ainsi que pour le paquebot Ferdinand de Lesseps en 1952; il a également décoré le cabinet de travail et les appartements privés de Vincent Auriol au château de Rambouillet et à l'Élysée. Ses clients les plus célèbres sont le milliardaire Frank Jay Gould, l'actrice Alice Cocéa, le réalisateur Marcel Carné ou l'écrivain Georges Simenon. Plutôt que des gens de la mode ou du monde du spectacle il a souvent eu comme clients des intellectuels souhaitant rester discrets, ce qui lui convenait parfaitement.
En 1959 il ferme la Compagnie des Arts Français et devient le directeur de l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs, poste qu'il occupe jusqu'en 1970. Désormais à la retraite il se consacre à ses autres passions : la poésie et le jardinage. Il s’éteint à Paris en 1984.