Emmanuelle Michaux

Depuis plusieurs années en effet, elle puise son matériau initial dans des films amateurs anciens que son père collectionne afin de redonner à ces visages et à ces situations quotidiennes, un nouveau statut.

En résulte un large corpus de vidéos, d’installations, d’objets photographiques ou textuels desquels émanent une grande poésie et une émotion fragile. A l’instar de Roland Barthes qui a voulu comprendre la photographie, à partir d’un point de départ intime pour transcender l’objet dans un questionnement universel, Emmanuelle Michaux interroge le cinéma et son rapport à la mort. De cette tentative fragile de vouloir préserver la vie et la mémoire des êtres découle une série d’œuvres qui toutes décryptent la «violence» de l’enregistrement du temps et notre rapport contemporain au néant.

Il en résulte un dépouillement progressif de l’objet cinéma, un épuisement des mécanismes techniques et créatifs, une tension interrogative sur la vacuité, la mémoire, l’héritage, la disparition, la matérialité du temps, la narration et la perception du réel.

Son travail a été présenté aux 6e et 5e biennale internationale du film sur l’art du Centre Georges Pompidou. Elle a fait l’objet d’expositions personnelles et collectives à Paris et Genève – artgenève, Salon du Prototype du Fresnoy, maison des arts du Grütli… Elle est aussi l’auteur de livres publiés dans la collection Champ visuel aux éditions de l’harmattan, et par l’Action Artistique de la Ville de Paris. Elle est diplômée du Fresnoy, Studio national des arts contemporains.